Les “nez à la parisienne” ou “nez en piste de ski” étaient très demandés dans les années 1960-1970. Un dorsum évidé et une pointe retroussée assuraient le succès d’une esthétique standardisée. Au fil des ans, les critiques ont accusé ce concept qui encourage la conformité et ne reconnaît pas les différences individuelles.
Cependant, il n’est pas rare que des patients viennent dans nos cabinets à la recherche des fesses de Jennifer Lopez, des lèvres de Scarlett Johansson ou d’autres caractéristiques notables de personnes célèbres. Par ailleurs, internet a donné une plateforme de grande envergure à ceux qui osent être différents. La caissière de mon Super U a les cheveux verts. Elle n’est pas une adolescente, probablement bien au-delà de la vingtaine. Croit-elle vraiment que les cheveux verts la rendent plus attirante ? Mais alors, l’attractivité n’est pas la même chose que la beauté.
Nous en sommes venus à assimiler la beauté à l’humanité. Si nous ne voyons pas la beauté d’une personne, c’est que nous sommes aveugles à son humanité. La beauté est si importante aujourd’hui que refuser aux gens de la posséder équivaut à leur refuser de l’oxygène. La beauté est devenue politique : le surpoids est beau. Le vieux est beau. Les handicaps sont beaux.
C’est une focalisation sur l’individualité. Nos patients rejettent la notion d’un standard universel de beauté. Ils veulent simplement être une version plus attrayante d’eux-mêmes (Nahai F. Individuality: the new beauty. Aesthet Surg J, 2022;42:444-446).