Une complication exceptionnelle ?

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  1. Discussion

Deux mois plus tard, son mari nous appelle en nous disant qu’il avait remarqué que son épouse n’avait plus le même sourire qu’avant et que cela était particulièrement flagrant sur leurs photos de vacances, au soleil, lorsque la mimique était un peu forcée. Nous recevons par mail un exemplaire de ces photographies sur lequel il existe effectivement une asymétrie.

Mme C. habitant en province, nous ne la revoyons qu’un mois plus tard : à l’examen, il existe une parésie évidente du levator labii superioris gauche, tout à fait isolée, en particulier lors du sourire (fig.1). La patiente n’a remarqué aucun autre signe associé et cet incident l’inquiète beaucoup moins que son mari.

Discussion

Nous avons bien entendu interrogé le fabricant sur l’existence possible d’autres complications du même type éventuellement relevées, et voici sa réponse : Il n’existe aucun “case report” dans la littérature faisant état d’une parésie faciale suite à une injection d’AH.

Plusieurs hypothèses peuvent être discutées :

Le muscle levator labii superioris est sous la dépendance de l’innervation motrice de la branche zygomatique du nerf facial.

Nous constatons aussi sur la fig.1 au repos une légère asymétrie. Le tonus -musculaire basal a donc aussi été modifié. En revanche, la localisation de cette branche nerveuse semble assez profonde (en dessous du plan musculaire). L’hypothèse de la lésion directe lors de l’injection est donc assez peu probable (à moins d’une variation anatomique particulière et imprédictible chez cette patiente ?).

L’hypothèse de la compression d’une subdivision de la branche zygomatique par le produit injecté : là encore, cela paraît peu probable puisque la jonction entre le nerf et le muscle levator labii superioris semble plutôt profonde et le faible volume injecté ne plaide pas pour cette option.

Une action moléculaire du gel sur le nerf potentiellement délétère (si les deux sont au contact) : nous n’avons rien trouvé dans la littérature à ce sujet. Le perineurium est une structure composée de plusieurs couches concentriques de tissu conjonctif synthétisé par les myofibroblastes qui s’y trouvent. C’est une structure protectrice. L’AH étant un GAG peu réactif, lui-même très présent dans le perineurium, il n’y a pas de raison objective pour soupçonner l’AH et/ou le mannitol d’une telle atteinte.

Sur la photo de la patiente au repos (fig.1), nous avons remarqué un gonflement léger. Vu le volume injecté, il semble peu probable que ce soit le volume provoqué par l’AH. S’il s’agit d’un œdème, pourrait-il comprimer une terminaison nerveuse ?

Dans[...]

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À propos de l’auteur

Chirurgie esthétique, Médecine esthétique, PARIS.