C’est avec grand plaisir que j’ai tout de suite accepté de participer à cette rubrique Billet d’humeur et je lis toujours attentivement ceux que rédigent mes collègues ; ils reflètent en général fidèlement leurs “caractères”. Puisque voilà mon tour venu, je vais tenter de ne pas vous décevoir, car j’ai longtemps craint de ne pas avoir d’idée suffisamment originale pour soumettre mon “humeur”…
Finalement, au risque de paraître prétentieux puisqu’elle est un peu “atypique”, c’est de mon expérience professionnelle “mixte” que j’ai choisi de parler. En effet, après 34 ans consacrés à l’hôpital public, mes deux dernières années et demi de secteur libéral, toujours agrémenté de deux vacations hospitalières, m’ont déjà véritablement transformé.
Quitter à 60 ans un hôpital, qui avait parfaitement répondu à mes attentes et rempli ma vie professionnelle, était la conséquence d’un choix mûrement réfléchi. Le “défi” de réussir une installation, à un âge proche de la retraite, m’a préoccupé en réalité un peu moins d’un an grâce à l’accueil chaleureux de mes anciens collègues, conjugué à une organisation terriblement efficace d’un système qui m’était inconnu, puisque j’avais jusqu’alors refusé d’exercer une activité libérale dans le secteur public.
Après avoir essuyé quelques quolibets fort sympathiques de la part d’anciens collègues, finalement pas franchement amis : “à son âge, il va rapidement se -planter !”… “Tiens, il court maintenant après l’argent !” ou encore “Il doit vraiment avoir de sacrés moyens personnels pour tenter une telle expérience !”, et ce merveilleux “Méfiez-vous car au dernier moment il hésitera, et s’il ne part pas, c’est peut être 2 postes de PU-PH en Chirurgie Plastique dont il va hériter !”, etc. La mesquinerie est sans limites, mais on le savait déjà pour l’avoir tous vécu ! Ce n’est pas le sujet…
Après avoir enfin touché le premier fruit de mon travail, je découvrais les “prélèvements” divers et variés, qui arborent des sigles charmants, et font fondre vos honoraires comme neige au soleil : CARMF, URSSAF, AMSN, frais de comptable, frais de bureau, salaire de secrétaire, frais de blocs, cotisations x, y et z, sans parler des prélèvements qu’il faut honorer parfois sans comprendre pourquoi ils sont faits ni des impôts bien sûr ! (mais on n’est pas à plaindre… Je connais plus malheureux !).
Dans le même temps, on réalise que l’équipe s’est réduite à sa plus simple expression, on est seul ! Plus d’internes pour les résines, plus d’infirmières pour les pansements, plus de “cours” d’externes, d’internes, ou de chefs de cliniques pour discuter, enseigner ou bavasser… Mais quel bonheur de ne plus devoir assister à ces réunions de “l’inutile” avec des administratifs[...]
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