En préambule

Rien n’est plus étonnant pour un chirurgien plasticien qu’une poitrine féminine qui tient bien sans ptôse passé les 60 ans. Ayant fait ma thèse de médecine en 1973 sur l’hypertrophie mammaire selon la technique de la voûte dermique décrite par Jean-Pierre Lalardrie, j’avais eu l’occasion de mesurer des seins normaux non ptôsiques : la verticale sous-mammaire de ce que je qualifiais à l’époque de jolis seins s’étendait de 7 à 12 cm. Plus cette longueur était grande, plus la ptôse correspondante l’était, ce qui ne déparait pas un sein féminin lorsqu’elle était inférieure ou égale à 2 cm (fig. 1).

La technique de Lalardrie reposait sur l’utilisation d’un clamp vasculaire pour bien pincer le segment IV du sein, j’ai d’ailleurs a posteriori mis au point un clamp mammaire spécifique à cet effet. Après une quinzaine d’années d’utilisation de ce clamp et toujours adepte de la technique de la voûte dermique, je me suis aperçu que l’allongement de la cicatrice verticale permettait de raccourcir l’horizontale et de donner néanmoins un joli sein (fig. 2).

J’étais stimulé dans cette direction par le fait d’avoir observé des résultats magnifiques de plastie mammaire pratiquée par Paul Tessier, fervent adepte de la méthode de Biesenberger. Dans cette technique, une glande mammaire est retournée sur elle-même en colimaçon. Le résultat esthétique était fabuleux, il existait cependant des risques vasculaires glandulaires qui n’encourageaient pas à une pratique de routine. Mais l’élément fondamental de cette technique était la longueur du segment sous-mammaire vertical cicatriciel, qui donnait un très joli sein en forme d’obus juvénile. Cela m’a décidé à modifier la technique initiale de Lalardrie pour pratiquer et enseigner une méthode dérivée que j’ai appelée “jolicône”.

Au cours de discussions avec mes collègues, nous sommes arrivés progressivement à l’idée qu’une cicatrice verticale longue était une[...]

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