Complications du filler après vaccination COVID : à propos d’un cas

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L’injection d’acide hyaluronique est une technique de réjuvénation qui a remplacé progressivement certains actes chirurgicaux pour permettre des résultats esthétiques rapides et peu invasifs. Visant de plus en plus les jeunes populations, ces procédures ont connu un engouement spectaculaire, malgré la pandémie COVID qui a sévi ces trois dernières années.

Depuis les larges campagnes de vaccination anti-SARS-CoV-2, plusieurs publications ont rapporté des cas de réactions inflammatoires aux sites d’injection du produit de comblement après l’administration du vaccin [1]. Rapidement réversibles, elles se manifestent essentiellement par un œdème important.

Les nodules sous-cutanés sont possibles mais souvent d’apparition tardive. Nous rapportons ici le cas d’une patiente qui a présenté des nodules sous-cutanés au niveau du site d’injection du filler 5 jours après sa troisième dose de vaccin.

Présentation de cas

Il s’agit d’une patiente de 37 ans sans terrain d’auto-immunité connu qui a eu un épisode d’infection COVID en août 2020. Elle rapporte plusieurs injections de filler ces deux dernières années, la dernière en juillet 2021. On lui a administré une seringue de Restylane Lyft qui a été répartie sur les deux pommettes.

Dans le cadre du programme vaccinal contre la COVID, la patiente a reçu deux doses d’AstraZeneca en mars 2021 et une troisième dose de Pfizer en octobre de la même année. Cinq jours après cette dernière dose, elle a présenté deux petits nodules mobiles à la palpation mais non visibles à l’inspection au niveau du site d’injection de l’acide hyaluronique.

Une échographie a été réalisée (fig. 1), montrant deux lésions kystiques liquidiennes superficielles sous-cutanées bien limitées dans la région sous-orbitaire de façon bilatérale.

Après discussion, la patiente a opté pour une abstention thérapeutique, surtout que les nodules n’étaient pas gênants sur le plan esthétique.

Discussion

Naturellement présent dans la peau, l’acide hyaluronique constitue le traitement de choix en médecine anti-âge. Il est immunologiquement inerte et présente peu d’effets indésirables [2]. L’incidence des réactions inflammatoires immédiates de type I à l’acide hyaluronique est estimée à 0,8 % [3] alors que celle des réactions inflammatoires retardées de type IV varie entre 0,02 % et 4,25 % [4].

Cependant, depuis l’émergence de la pandémie COVID-19 et la généralisation urgente des protocoles de vaccination contre ce virus, de plus en plus d’articles[...]

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À propos de l’auteur

Cabinet de Dermatologie, MARRAKECH (Maroc).