Quoi de neuf dans la gestion du risque hémorragique ?

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Les complications hémorragiques sont identifiées comme étant les plus fréquentes des complications en chirurgie dermatologique. Une étude prospective récente, portant sur 2 418 patients recevant un ou plusieurs anticoagulants au moment de la chirurgie cutanée, a évalué le taux de complications hémorragiques [1]. Plus de la moitié des cas (54 %) étaient des exérèses inférieures à 2 cm, réalisées en chirurgie micrographique de Mohs. Le taux global de complications hémorragiques était de 0,6 %, avec une incidence plus élevée chez les patients sous warfarine.

Selon l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), plus de 3,12 millions de sujets ont absorbé un ou plusieurs anticoagulants en 2014. Un tiers des patients bénéficiant d’une procédure de chirurgie cutanée d’exérèse-suture simple ou suivie d’une réparation prend au long cours un médicament antithrombotique. La poursuite de ce traitement lors d’une chirurgie cutanée augmente le risque hémorragique. Aujourd’hui cependant, toutes les recommandations internationales de bonne pratique invitent clairement à poursuivre les traitements anticoagulants. En effet, le risque hémorragique à opérer la peau sous ces médications est sans commune mesure avec le risque thrombotique parfois dramatique à les interrompre [2].

Ainsi, des cas d’accidents vasculaires cérébraux, de cécité par thrombose de l’artère centrale de la rétine, d’infarctus du myocarde et de décès ont été rapportés après l’interruption d’un anticoagulant en vue d’une chirurgie cutanée [3]. Les substitutions par une héparine de bas poids moléculaire inopérantes et parfois dangereuses sont encore trop nombreuses [2, 4]. En réalité, ces recommandations ne sont pas suffisamment intégrées et suivies en pratique quotidienne : plus de 40 % des chirurgiens dermatologiques interrompent la warfarine pour une chirurgie dermatologique, alors qu’il convient de poursuivre ce traitement en vérifiant, la veille de l’intervention, que l’INR est inférieur à 3 [4].

Concernant les antivitamines K (AVK), les difficultés à stabiliser l’INR ont conduit à l’émergence de nouveaux anticoagulants oraux directs (AOD) largement prescrits dans la prévention du risque thrombotique (fig. 1). L’antithrombine (facteur II) – le dabigatran – est le premier nouvel anticoagulant oral depuis la mise sur le marché de la warfarine il y 50 ans. Il est indiqué dans le traitement de la fibrillation auriculaire et la prévention des accidents vasculaires cérébraux [5].

Le rivaroxaban est un inhibiteur direct du facteur Xa, indiqué dans la prévention du risque thromboembolique lors de la chirurgie prothétique du genou ou de la hanche, en prévention des accidents vasculaires cérébraux et de fibrillation auriculaire.

Plus récemment, l’apixaban a été mis[...]

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