Le bon sens… Cette bonne vieille notion héritée de la tradition paysanne basée sur la logique, l’observation et l’expérience, qui fait par exemple que l’agriculteur n’ira pas faucher ses prés quand la pluie menace car il sait que les foins seront trempés. Le bon sens, voilà un élément qui, par les temps qui courent, semble faire défaut à beaucoup de nos décideurs, notamment dans le monde médical.
On est ainsi en droit de se demander où est le bon sens quand des gouvernements successifs persistent à maintenir un numerus clausus serré à l’entrée des études médicales, élevant l’examen d’accès à la première année au rang des concours les plus difficiles, alors que la pénurie de médecins annoncée depuis des années est aujourd’hui une réalité qui se fait déjà sentir, et que la France recrute massivement des médecins et des chirurgiens venant d’Europe, notamment de Roumanie, pour soigner sa population vieillissante…
Où est le bon sens lorsque, réforme après réforme, on réduit le temps de présence à l’hôpital des internes pour mieux les laisser “se reposer” ou “organiser leur formation”, alors qu’il y a tant à apprendre et si peu de temps pour le faire, au risque de voir à l’arrivée des jeunes chirurgiens diplômés mais insuffisamment formés incapables d’opérer seuls ?
Quid du bon sens lorsqu’une ministre s’évertue à pilonner la médecine libérale et à vendre la santé aux mutuelles au mépris des avertissements des professionnels concernés (le corps médical en premier lieu) ?
Où est donc le bon sens lorsque, dans un internat, une banale fresque orgiaque dans la plus pure tradition “salledegardesque” se voit cataloguée de “représentation de viol” mettant en scène la même ministre, fresque ridiculement condamnée par le président du Conseil de l’Ordre lui-même, victime sans doute d’une amnésie brutale médiatico-induite de son passé de carabin ! ?
Où est encore le bon sens lorsqu’on prétend, dans un but de prévention du risque, faire des statistiques sur des événements porteurs de risque auto-déclarés par des chirurgiens sachant pertinemment que ceux-ci sont pour partie inventés sous la contrainte, ou enfin lorsqu’on demande à ces mêmes chirurgiens de certifier que leurs futurs opérés ne sont pas atteints de maladie de la vache folle sous peine de ne pas laisser lesdits patients entrer dans un bloc opératoire, alors que personne n’ignore que le diagnostic de cette pathologie est très souvent tardif et de toutes façons du ressort de neurologues confirmés ?
Je m’en tiendrai là ; la liste pourrait être bien plus longue.
Pourtant, faire preuve de bon sens n’est pas impossible ; notre corporation l’a très bien montré dans sa gestion pertinente et efficace de la crise PIP, même si quelques “couacs” ont pu être ponctuellement déplorés. Une attitude[...]
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