Après ma présentation, d’autres intervenants prirent la parole (philosophe, politique…) et j’avoue avoir eu un petit moment de solitude… Les autres orateurs, sans être agressifs, décrivaient la perception que pouvaient avoir des “non initiés” de notre profession. Leur présentation ne faisait que reprendre certains textes publiés dans les journaux ou dans certains sites Internet par une minorité, je n’en doute pas, de nos collègues. Je dois reconnaître que j’ai été moi-même un peu déstabilisé par l’aspect racoleur, commercial de ces textes, à l’opposé d’un quelconque caractère médical. Surtout, ces prises de position mettaient en lumière les répercussions extrêmement négatives de ces attitudes et la mauvaise perception de notre profession qu’elle pouvait engendrer chez le quidam moyen. J’ai essayé de plaider notre cause mais les charges pesant sur l’accusé étaient trop démonstratives et en plus totalement véridiques. J’ai heureusement été sauvé à la fin de la séance par quelques femmes affirmant qu’elles étaient pour la chirurgie esthétique, leur cicatrice pré-auriculaire ayant effectivement lieu de preuve.
Cet épisode passé, j’avoue m’être posé quelques questions. Et si nous étions perçus par l’opinion publique et politique comme des gens sans foi ni loi dont les volontés commerciales avaient largement dépassé les compétences médicales ? Nous avons tous tendance à évoluer dans un monde relativement restreint et la perception de notre spécialité est forcément un peu faussée. Comme souvent, ce n’est pas la moyenne qui est retenue mais les éléments qui sortent un peu de l’ordinaire.
Il ne m’appartient pas plus qu’un autre de pouvoir juger certaines situations. On peut cependant s’étonner de découvrir un de nos collègues vanter les mérites de sa ligne de produit cosmétique avec des arguments qu’il qualifie de scientifiques (“comesthétique : tellement plus que des comestiques !!”). On a pu voir aussi, au moment de l’affaire PIP, certains praticiens expliquer dans les médias que tout le monde savait depuis longtemps (“on ne pouvait pas ne pas savoir”) et que l’ombre d’un arrangement financier planait entre certains chirurgiens et le laboratoire. Le but, on peut le supposer, était de déstabiliser ceux qui étaient perçus comme des concurrents alors qu’ils auraient dû être considérés comme des confrères qu’il fallait aider. Suffisamment de personnes cherchent ou arrivent à nous “taper dessus” sans qu’il soit nécessaire que nous le fassions entre nous. De plus, ce genre d’information lâchée dans les médias revient toujours comme un boomerang et nuit à l’ensemble de la profession, y compris aux initiateurs. Elle nous relie, là encore, à un aspect purement commercial.
Tout cela traduit malheureusement l’absence de cohésion de notre spécialité. Cette absence de cohésion[...]
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