Mauvaise humeur contre la main mise de la finance sur notre monde, et la médecine n’échappe pas à cette règle. Il n’est pas un jour sans que les mots barbares d’EPRD, TVA ou amortissement ne résonnent à nos oreilles peu averties sur ces sujets techniques. En femme pragmatique, j’admets bien volontiers qu’une gestion saine des finances, qu’elles soient publiques ou privées, soit une nécessité incontournable pour assurer la pérennité de notre système de santé. Cependant, le « tout financier » qui a actuellement le vent en poupe ne doit pas nous faire oublier que le soin au patient reste le cœur et la justification de notre métier, dont j’ai la prétention de vouloir faire un art.
Mauvaise humeur contre l’amenuisement progressif en peau de chagrin du pouvoir médical au sein de nos établissements, étouffé par l’omnipotence de la machine administrative, chère au système français. Certes, nous récoltons ce que nous avons semé, fruit du désintérêt probable, ou peut-être de la désinvolture de nos prédécesseurs, en matière de gestion au profit de la plus palpitante et plus glorieuse pratique médicale. Et pourtant l’hôpital et la clinique ne peuvent pas fonctionner sans une organisation cohérente orchestrée par les professionnels, nos partenaires nécessaires, qui connaissent et maîtrisent les outils de gestion.
Mauvaise humeur enfin devant la multiplicité des contraintes qui pèsent sur notre quotidien : sécurité, rentabilité, accréditation, contrôle et autre contractualisation… Que de comptes à rendre (le DPC, successeur de la FMC, est le dernier en date). Ces contraintes sont certes utiles, voire nécessaires, mais elles ne doivent pas éteindre le feu sacré de la relation médecin-malade, au cœur de nos pratiques.
Heureusement d’un naturel positif, je préfère partager avec vous – cher lecteur –, ma bonne humeur et mon plaisir chaque jour renouvelé. D’abord, quelle chance est la mienne d’exercer la plus belle des disciplines qui soit (ce jugement n’engage que moi, évidemment). Belle car elle a pour principale vocation d’embellir, reconstruire et réparer les “cassés de la vie”. Variée et possiblement innovante, cette chirurgie peut n’être jamais routinière. Elle apporte en outre le bonheur du résultat concret, palpable et visible. La grande variété des gestes et des pathologies et l’étendue de son champ d’action, de la naissance à la fin de vie, ne me lasseront jamais.
Longtemps méprisée de nos confrères pour son apparente futilité, voire inutilité prétendue, il suffit cependant de constater la demande forte de la patientèle pour admettre qu’il n’y a rien de dérisoire à souhaiter se sentir bien dans sa peau.
Travaillant en milieu universitaire, j’ai également la chance de partager ce plaisir quotidien avec de nombreux étudiants et internes en formation. D’ailleurs, notre spécialité demeure[...]
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