La reconstruction vaginale totale dans les exentérations pelviennes

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La chirurgie d’exentération pelvienne est une chirurgie peu fréquente qui consiste en la résection monobloc des organes pelviens : génitaux (ovaires, utérus, col et vagin), urinaires (urètre et vessie) et digestifs (rectum et/ou anus). L’objectif est l’exérèse carcinologique et, en fonction du cas, qu’elle soit totale ou partielle, emportant ou non le plancher pelvien voire le périnée (classification de Magrina) [1], l’exentération pelvienne est toujours une chirurgie mutilante.

Son indication principale est le cancer épithélial utérin (col ou corps) étendu à la vessie et/ou au rectum [2]. Elle peut aussi être envisagée dans certains cas de tumeurs de la vulve, du vagin, mais aussi de la vessie et plus rarement du rectum ou de l’anus. Bien que parfois proposée d’emblée dans les formes localement évoluées de la maladie, l’importance de ce geste le réserve en règle aux cas de récidive locale. Dans tous les cas, cette intervention n’est envisagée qu’après un bilan complet excluant toute dissémination extra-pelvienne et avec la certitude de “passer” dans tous les plans en zone saine. En effet, si l’exentération pelvienne pratiquée à titre curatif (exérèse in sano et sans dissémination à distance) offre des chances de survie de plus de 50 % à 5 ans, ce résultat chute à moins de 10 % en cas de geste palliatif, taux quasi équivalent à celui obtenu en l’absence de chirurgie [1].

Plus rarement, l’indication peut être posée devant des séquelles thérapeutiques importantes de la radiothérapie (fistules vésico et/ou recto-vaginales, radio-induites), chez une patiente dont la maladie est par ailleurs contrôlée.

Quoi qu’il en soit, cette large exérèse viscérale est pourvoyeuse d’une morbi-mortalité élevée [1, 2] en raison de la descente des anses intestinales dans un petit bassin plus ou moins vidé et dépéritonisé, avec des risques élevés de fistules digestives, d’infection ou d’occlusion majorés par la radiothérapie antérieure…

Après le temps d’exérèse vient donc celui du comblement pelvien et la reconstruction des organes amputés. Ainsi, lorsque l’anus a pu être conservé, le rétablissement de la continuité est effectué (mais une stomie de protection[...]

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À propos de l’auteur

Service de Chirurgie plastique et maxillo-faciale, Hôpital Henri Mondor, CRÉTEIL.