Intérêt de l’hypnose dans les gestes douloureux en dermatologie

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La dermatologie est une spécialité médico-chirurgicale où les actes techniques sont nombreux et parfois douloureux ou générateurs d’angoisse. La douleur et l’inconfort du patient sont anticipés par différentes mesures classiques : anesthésie (locale, locorégionale ou générale), antalgiques, anxiolytiques, etc. Des techniques complémentaires non médicamenteuses sont parfois proposées : aromathérapie, sophrologie, acupuncture… Parmi ces techniques complémentaires, l’hypnose est une méthode intéressante et l’une des mieux étudiées. Depuis le début des années 2000, elle a investi le champ médical et s’est développée dans de nombreux centres hospitaliers, ainsi qu’en médecine libérale et dans différentes spécialités : ORL [1], obstétrique [2], pédiatrie [3], cancérologie [4]…

L’hypnose est une technique très ancienne, utilisée pour le soin depuis plus de deux siècles. Il s’agit pour le médecin d’induire un état de conscience caractérisé par une indifférence à l’extérieur et une hyper-suggestibilité. Hypnose vient du grec hypnos, “sommeil”, cependant l’état hypnotique se caractérise par un état modifié de conscience différent de celui de vigilance ou de sommeil. L’état d’hypnose arrive généralement après une induction, puis un approfondissement.

Techniquement, plusieurs méthodes permettent d’obtenir un état hypnotique : l’attention du sujet sera fixée sur une perception précise, externe (un objet, un bruit, une voix) ou interne (respiration, relâchement musculaire, parfois fixation sur une douleur précise). La fixation d’attention permet une dissociation entre le conscient et l’inconscient aboutissant à la “transe hypnotique”. L’approfondissement de cet état peut ensuite se faire par des suggestions positives proposées par le thérapeute (revivre un souvenir agréable, imaginer des sensations agréables ou développer une image protectrice pour lutter contre une douleur). Cet état est facilement et rapidement réversible. Il peut être utilisé pour mobiliser les ressources internes du patient afin de lutter contre l’anxiété et/ou la douleur [5].

Plusieurs pratiques sont utilisées : l’hypno-analgésie (lutte contre la douleur), l’hypnosédation (à visée sédative) et l’hypnothérapie (à but psychothérapeutique). Des études de physiologie ont montré des modifications du fonctionnement cérébral au cours de la transe hypnotique [6], mais les mécanismes d’action précis sont encore mal connus.

Preuve de l’intérêt médical croissant pour l’usage de ces techniques, l’Inserm a publié en juin 2015 un rapport d’évaluation sur l’efficacité et la sécurité de la pratique de l’hypnose en milieu médical [5]. De nombreuses études et plusieurs revues de type Cochrane montrent des résultats variables. Il existe néanmoins suffisamment d’éléments pour[...]

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