Atrophie vulvovaginale postménopausique et laser

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L’atrophie est due à la carence en estrogènes, mais peut également être secondaire à une chirurgie ovarienne ou une chimiothérapie, notamment dans le cadre du traitement du cancer du sein. Histologiquement, la paroi vaginale est constituée d’un épithélium stratifié non kératinisé qui recouvre la lamina propria, équivalent du derme, reposant sur le tissu musculaire.

C’est au niveau de la lamina propria que les modifications sont les plus importantes. Il s’agit d’un tissu conjonctif largement vascularisé avec essentiellement de nombreux fibroblastes, responsable de la fabrication du milieu extracellulaire, riche en fibres collagène, élastine et en protéo- et glycosaminoglycans. L’activité fibroblastique est directement responsable de la trophicité vaginale, et son altération se traduit par une diminution de l’épaisseur de la paroi vaginale, des modifications hygroscopiques et du pH normalement acide, responsable d’un déséquilibre progressif de la flore saprophyte.

Cliniquement, la symptomatologie fonctionnelle se traduit par des sensations d’irritation, de brûlures, voire de dys-urie ou de dyspareunie, à rapporter à une diminution de la paroi vaginale et de la diminution des sécrétions notamment sébacées, responsables d’une sécheresse vaginale. On constate également une plus grande fréquence de saignement et d’infections. L’ensemble de ces manifestations sont responsables d’une diminution de la qualité de la vie, en particulier pour les relations sexuelles. Ces troubles sont de plus souvent associés à un certain degré de relâchement de la sphère génitale avec incontinence urinaire [1].

En raison de l’augmentation croissante de l’espérance de vie, avec une estimation d’une augmentation de 23,6 % de la population féminine ménopausée en 2030, ce phénomène constitue déjà pour certains un véritable problème de santé publique.

Les différentes modalités thérapeutiques médicales et cométiques usuelles sont le conseil de l’utilisation de produits d’hygiène adaptés, de lubrifiants et autres cosmétiques émollients. La prise en charge médicale repose sur le traitement hormonal substitutif ou l’utilisation d’estrogène en topiques, mais peuvent être contre-indiqués en cas de cancers gynécologiques estrogénodépendants, ou en cas de risque thromboembolique ou cardiovasculaire élevé. On notera le développement récent de l’utilisation des injections d’acide hyaluronique pour lutter contre la sécheresse et de la toxine botulinique dans le cadre des dyspareunies.

Le manque d’alternatives thérapeutiques a été à la base de l’idée de l’utilisation des lasers pour la restauration de la fonction fibroblastique par analogie aux résultats obtenus pour le traitement du vieillissement cutané avec le remodelage dermique.

Dans un premier temps, des tests ex vivo sur échantillons de muqueuse vaginale ont été[...]

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À propos de l’auteur

Cabinet de Dermatologie, Saint-Paul-de-Vence.